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Les enregistrements en format vidéo et podcast des 8 conférences et tables rondes du colloque sont en accès libre sur CETTE PAGE.

A voir ici : l'aperçu vidéo de l'événement

Affiche Colloque

Colloque international 

Les pratiques d’éducation par « la nature » :

Quels enjeux pour la formation des professionnel.le.s ?

 

Colloque organisé par l'équipe Languenact, laboratoire IMAGER (EA 3958), Université Paris Est Créteil

En collaboration avec le laboratoire LIRDEF, (EA 3749), Université Paul Valéry Montpellier

En collaboration avec l'association Sologna Nature & Culture

 

19-22 juillet 2022

Domaine du Ciran, 45240 Ménestreau-en-Villette, France

Domaine du Ciran

Conférencières et conférenciers invités

Ziad DABAJA, chercheur en sciences de l’éducation, Université de Windsor (Canada),

Crystèle FERJOU, conseillère pédagogique départementale Arts plastiques, coordinatrice école et cinéma et classe dehors, DSDEN 79 (Deux-Sèvres),

Anne-Louise NESME, formatrice dans le champ éducatif, socio culturel et médico-social (Lyon),

Isabelle PELOUX, psychopédagogue, fondatrice de l'école du Colibri aux Amanins (Drôme),

Christine PARTOUNE, chargée de cours honoraire en didactique de la géographie à l'Université de Liège, Maitre-assistante honoraire en géographie (Haute Ecole Libre Mosane, Belgique),

Anne-Caroline PRÉVOT, directrice de recherche CNRS, (Muséum national d’Histoire naturelle, Paris),

Lucie SAUVÉ, professeure émérite en Didactique (Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté –Centr’ERE, Université du Québec à Montréal, Canada),

Sarah WAUQUIEZ, enseignante primaire, psychologue, pédagogue par la nature (Suisse).

Argumentaire

On assiste actuellement, en France, à l’essor fulgurant des démarches dites de « pédagogie par la nature », d’« éducation par la nature », d’ « éducation en plein air », d’« écoles-forêt » ou encore d’« école/classe dehors » . Envisagée massivement par la sphère médiatique comme réaction aux confinements engendrés par la pandémie de Covid-19, cette nouvelle hydre éducative à mille têtes interroge la communauté scientifique de par les enjeux éducatifs, environnementaux et formatifs qu’elle sous-tend.

S’appuyant sur les recherches statuant sur l’impact bénéfique de « l’expérience de nature » sur le développement des enfants, le colloque international « Les pratiques d’éducation par ‘la nature’ : quels enjeux pour la formation des professionnel.le.s » entend poser la question des enjeux pédagogiques et environnementaux autour de cette démarche éducative et celle des dimensions formatives et didactiques que ces enjeux sous-tendent.

L’éducation par « la nature », un paradigme moteur de transformation des pratiques

Dans la littérature anglo-saxonne, l’outdoor education, terme qui englobe à première vue l’ensemble des terminologies proposées dans le premier paragraphe, peut être défini comme « une pratique éducative qui se déroule dans des environnements extérieurs et/ou extrascolaires proches ou éloignés, qu'ils soient naturels ou artificiels, où les élèves ont la possibilité de s'engager dans une multitude d'activités d'apprentissage » (Dabaja, 2022, p.3). Au sein de l’outdoor education, les démarches dites de nature-based education et/ou de nature-based learning ou encore de forest school, que nous traduisons, en les englobant, par le terme d’ « éducation par la nature »[1] désignent la démarche que le courant de l’éducation relative à l’environnement (ERE) circonscrivait dès les années 1990 en tant que « perspective éducative où l’environnement correspond à l’une des trois sphères d’interaction à la base du développement personnel et social : soi-même (la psychosphère), les autres (la sociosphère) et l’environnement (l’écosphère), [ces trois sphères étant] étroitement reliées entre elles » (Sauvé, 1997, p.20). Dans cette perspective, la construction psychologique individuelle de l’enfant (développement de l’autonomie, de l’estime de soi, de la réflexivité, de la responsabilité, etc.) s’accompagne d’une prise de conscience de l’altérité (sentiment d’appartenance au groupe, et découverte des relations, de la coopération, de la citoyenneté, etc.) et de la construction de la relation au milieu de vie (développement de la conscience écologique, des connaissances naturalistes, de l’appartenance à l’écosystème global, etc.). Dans cette perspective et au sein de cette filiation avec l’ERE, l’éducation par la nature se différencie d’une démarche éducative strictement « environnementale » où « la nature » serait objet d’enseignement-apprentissage pour poser « la nature » comme étant indifféremment vecteur et objet d’apprentissage.

La communauté scientifique internationale semble s’accorder (cf. Dabaja, 2021 pour une revue de littérature exhaustive sur le sujet) sur le fait que l’engagement expérientiel des enfants dans des activités se déroulant au sein de milieux dits « naturels » - c’est-à-dire où l’humain se trouve entouré de végétaux, de minéraux et d’animaux - pourrait contribuer à améliorer les connaissances des enfants sur (a) différentes matières du programme scolaire, notamment les études sociales, les arts du langage, mathématiques, et/ou les sciences (Avci & Gümüş, 2020 ; Becker et al., 2017), et (b) l'environnement naturel (ibid. ; Marchant et al., 2019 ; Purc-Stephenson et al., 2019). En outre, on constate une amélioration des compétences physiques et de la santé mentale des enfants (Finn et al., 2018 ; Heras et al., 2020 ; Marchant et al., 2019) ainsi que de leurs compétences sociales et collaboratives (Waite & al., 2016).

En situation « hors les murs et ‘en nature’ », les pratiques d’accompagnement (rôles, postures, gestes professionnels) des adultes – que le contexte soit scolaire ou récréatif – et les croyances qui les sous-tendent semblent, d’un côté, répondre aux mêmes caractéristiques que les pratiques éducatives « classiques » (postures socio-constructivistes, étayages, médiations, sécurisation, « pédagogisation » de l’environnement et des processus d’apprentissage, attention portée à l’expérience directe et corporelle, etc.). De l’autre, elles paraissent s’émanciper de ces cadres, du fait même que l’environnement dit « naturel » peut appeler à un repositionnement quasi ontologique de l’individu (Cottereau, 2017 ; Morizot, 2020), tant en termes de prise de conscience de soi et des « autres », de responsabilité (perception du risque, en particulier – cf. Sandseter, 2020) qu’en termes de pédagogie (embodiement et approche enactive de l’apprentissage - Aden & Preller, 2020 -, pédagogie « ancrée dans le milieu » - Acheroy & al., 2020 ; Partoune, 2020, etc.).

L’analyse de ces pratiques d’accompagnement des enfants dehors interpelle nécessairement le champ de la formation pour adultes, notamment dans le domaine de la formation des enseignants. Si « faire école, faire la classe » a toujours interrogé le pédagogue et le formateur dans les dimensions institutionnelles (Meirieu, 2004) et pédagogiques (Meirieu, 2009) de l’acte éducatif, faire école dehors suppose un outillage conceptuel et méthodologique, voire logistique, qui convoquera, dans la prochaine décennie, une ingéniérie de formation adaptée aux enjeux de terrain. Si les approches dites énactives (Aden & Aden, 2017), réflexives, biographiques (Bachelart & Pineau, 2009) ou de l’auto-formation (Galvani, 2020) pourraient trouver tout leur sens au sein de ces programmes de formation, elles pourraient également être efficacement complétées par d’autres approches, inspirées, en particulier, des sciences de l’éducation à l’environnement et supposent un dialogue permanent avec les acteurs des terrains éducatifs (Ferjou & Fauchier-Delavigne, 2020) et associatifs (Acheroy & al., 2020).

Comité scientifique :

Joëlle ADEN, professeure des universités en sciences du langage, IMAGER, Université Paris Est Créteil,

Jose AGUILAR, maitre de conférences en sciences du langage, DILTEC, Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle,

Isabelle AUDRAS, maitre de conférences en sciences du langage, CREN, Le Mans Université,

Brahim AZAOUI, maitre de conférences en didactique des langues, LIRDEF, Université de Montpellier,

Sébastien BAETA, chercheur en sciences de l’éducation et praticien des contextes d’enseignement, EES, Université de Tours,

Virginie BOELEN, Chercheure associée au Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté (Centr’ERE- Université du Québec à Montréal) - Post doctorat en formation accompagnante des enseignants en ERE à l'Université du Québec à Rimouski

Ziad DABAJA, chercheur en sciences de l’éducation, Université de Windsor (Canada),

Julie DELALANDE, professeure des universités en sciences de l’éducation, CIRNEF, Université de Caen Normandie,

Vera DELORME, maitre de conférences en sciences du langage, IMAGER, Université Paris Est Créteil,

Thierry DESHAYES, chercheur post-doctoral, Institut de Psychologie et Education, Université de Neuchâtel,

Laure KLOETZER, professeure, Institut de Psychologie et Education, Université de Neuchâtel,

Jean-Marc LANGE, professeur des universités en sciences de l’éducation, LIRDEF, Université de Montpellier,

Emmanuelle MAITRE DE PEMBROKE, maitre de conférences en sciences de l’éducation et en sciences du langage, LIRDES, Université Paris Est Créteil,

Alain MOUCHET, professeur en sciences de l’éducation et de la formation, Université Paris Est Créteil, LIRTES (UR 7313)

Laura NICOLAS, maitre de conférences en sciences de l’éducation et en sciences du langage, IMAGER, Université Paris Est Créteil

Elodie OURSEL, maitre de conférences en sciences du langage, UMR 7023, Université de Vincennes-Paris 8,

Christine PARTOUNE, Chargée de cours honoraire en didactique de la géographie à l'Université de Liège
Maitre-assistante honoraire en géographie à la Haute Ecole Libre Mosane (Liège)

Anne-Caroline PREVOT, directrice de recherche CNRS, Muséum national d’Histoire naturelle,

Mathieu POINT, professeur en sciences de l’éducation, Université du Québec à Trois Rivières,

Christian REYNAUD, LIRDEF, Université de Montpellier

Mara SIERRA JIMENEZ, chercheuse post-doctorale, Muséum national d’Histoire naturelle,

Frédéric TORTERAT, professeur des universités en sciences de l’éducation, LIRDEF, Université de Montpellier,

Albin WAGENER, chercheur associé à l'université Rennes 2 (Prefics) et à l'inalco (Plidam), spécialiste en analyse de discours,

Aurélie ZWANG, maitre de conférences en sciences de l’éducation et de la formation, LIRDEF, Université de Montpellier.

Comité d’organisation : Joëlle Aden, Gillian Cante, Ana Castelo Garrido, Maite Muñoz Medina, Laura Nicolas, Maria Pavloskaya.


[1] Nous désignerons désormais par ce terme – qui sera d’ailleurs soumis à discussion lors du colloque – l’ensemble des pratiques scolaires ou non scolaires ayant lieu dans « un environnement végétalisé, minéralisé et animalisé » et visant à mettre directement, cognitivement et sensoriellement, les enfants en relation avec cet environnement. L’usage de ce terme nous paraît établir un lien fécond entre l’univers scolaire (plutôt cristallisé autour du terme « école/classe dehors ») et l’univers associatif, plutôt coutumier du terme anglo-saxon forest schools ou de sa traduction « école forêt » ou encore du terme « pédagogie par la nature ».

 

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